Bou-Saâda, Chronologie et Patrimoine
Bou-Saâda, dont le nom signifie littéralement « le père du bonheur », est une ville oasis du Haut Plateau algérien occupant une position stratégique unique. Située à seulement 250 km de la capitale Alger et 75 km au sud de M'Sila, cette destination touristique historique se dresse à 560 mètres d'altitude. Connue pour son histoire millénaire remontant à plus de 8 000 ans, Bou-Saâda représente bien plus qu'une simple oasis saharienne : c'est un carrefour culturel où convergent les échanges commerciaux et les influences de plusieurs civilisations. Cette cité est reliée aux principales villes du pays via les routes nationales N46 et N8, la rendant facilement accessible depuis Alger, Biskra, Djelfa et M'Sila.
L’histoire de Bou-Saâda s’inscrit dans le cadre plus vaste de celle de l’Algérie et plonge ses racines dans des millénaires d’évolution humaine. Située à un carrefour stratégique depuis l’Antiquité, cette oasis a longtemps joué un rôle d’espace de transition entre nomades et sédentaires, tout en constituant un maillon essentiel des échanges transsahariens. Son développement reflète l’entrecroisement de dynamiques locales — organisation tribale, structures religieuses, pratiques économiques — et d’influences extérieures issues des royaumes berbères, de l’Empire romain, des dynasties musulmanes, de la Régence d’Alger puis de l’administration coloniale française. De ces héritages successifs, Bou-Saâda conserve des fonctions économiques profondément marqués, qui témoignent de la richesse et de la complexité de son parcours historique.
L'Histoire Préhistorique et Protohistorique de Bou-Saâda
Une Présence Humaine Millénaire
La région de Bou-Saâda, située au cœur du Haut Plateau algérien, témoigne d’une occupation humaine continue depuis plusieurs millénaires. Les recherches archéologiques menées par le Centre de Recherches Anthropologiques Préhistoriques et Ethnologiques (CRAPE) d’Alger ont mis au jour quatre principaux gisements : el-Onçor, Zaccar, es-Sayyar et DDC+, tous situés à proximité de l’Oued de Bou-Saâda. Ces sites révèlent que la vallée de Bou-Saâda était dès l’époque préhistorique un lieu de vie privilégié, bénéficiant d’un approvisionnement en eau régulier, d’une faune abondante et de reliefs propices aux refuges et cavernes pour les populations anciennes.
Les fouilles menées à Dra-el-Euch ont également confirmé la présence de fossiles attribuables au Rhétien, tandis qu’Aïn-Ograb a livré des lambeaux lithiques de la même période, indiquant un habitat humain continu dès l’Albien supérieur. L’outillage préhistorique découvert sur ces sites, notamment des lamelles en silex à bord abattu, des microlithes, des grattoirs et des burins, atteste de la maîtrise technique des hommes anatomiquement modernes qui peuplaient la région
La Période Ibéromaurusienne (20 000 - 10 000 ans avant le présent)
L’Ibéromaurusien marque la phase de transition entre le Paléolithique supérieur et l’Épipaléolithique. Cette culture se caractérise par l’usage d’outils en os et d’un outillage lithique sophistiqué. Le gisement d’el-Hamel, situé à 14 km au sud-ouest de Bou-Saâda, illustre parfaitement cette période : J. Tixier y a identifié 74,9 % de lamelles à bord abattu, confirmant la présence d’hommes anatomiquement modernes et la complexité de leur industrie lithique. Selon Ginette Aumassip, ce site pourrait représenter l’une des manifestations les plus tardives de l’Ibéromaurusien, contemporaine des premières expressions de la culture Capsienne.
Le Capsien et l’Art Préhistorique (6 800 – 4 500 av. J.-C.)
Le Capsien, culture proto-berbère de l’Épipaléolithique, a laissé des traces distinctives autour de Bou-Saâda. Les gisements capsiens se présentent souvent sous forme d’escargotières (ramadyat), amas de coquilles et de cendres mêlés à des outils. Parmi les vestiges artistiques, les gravures sur œufs d’autruche témoignent d’une créativité préhistorique remarquable. À Ben-Srour, des gravures rupestres d’âge néolithique représentent des bovins et des figures humaines, confirmant une adaptation progressive à l’agriculture et à l’élevage et suggérant des contacts culturels étendus avec le Sud-Oranais et le Constantinois.
Environnement Naturel et Adaptation Humaine Préhistorique
L'une des principales raisons expliquant la densité des établissements préhistoriques autour de Bou-Saâda réside dans la richesse de l'environnement naturel. Pendant les périodes préhistoriques, l'Oued de Bou-Saâda disposait d'un débit plus important qu'aujourd'hui, offrant un approvisionnement en eau fiable. Cette région offrait également :
- Un gibier abondant, notamment des bovidés sauvages
- Un relief favorisant les refuges naturels, cavernes et abris sous roche
- Une protection contre les fauves et les intempéries, facteur décisif pour la survie
- Des ressources lithiques accessibles pour l'outillage
L'Antiquité : Gétules, Romains et Dynasties Berbères
Les Gétules : Maîtres du Sahara Préislamique
Les Gétules, descendants directs de la civilisation Capsienne, ont dominé la région du Hodna pendant près de 1 500 ans. Ce peuple nomade et éleveur, reconnu pour sa cavalerie et son savoir-faire transsaharien, a joué un rôle militaire et commercial majeur. Durant la Première Guerre Punique (264 av. J.-C.), ils furent engagés comme mercenaires par Hannibal Gisco. Sous Jugurtha, certains Gétules demeuraient indépendants tandis que d’autres étaient intégrés au royaume numide. Ceux qui servirent Rome se virent offrir citoyenneté et terres, amorçant une sédentarisation progressive.
Caractéristiques des Gétules
- Éleveurs de bovins et pasteurs nomades, héritiers des techniques néolithiques
- Cavaliers redoutables, maîtres d'une cavalerie efficace et mobile
- Commerçants transsahariens, contrôlant les routes reliant le Sahara au Nord
- Combattants renommés, engagés comme mercenaires par les Carthaginois dès le IIIe siècle avant J.-C.
Rôle Militaire et Politique
Durant la Première Guerre Punique (264 avant J.-C.), le général carthaginois Hannibal Gisco recruta les Gétules comme mercenaires. À l'époque de Jugurtha, certains Gétules demeuraient indépendants tandis que d'autres reconnaissaient l'autorité du roi numide. Après les guerres de Jugurtha contre Rome, nombre de Gétules qui supportèrent les légions romaines reçurent en récompense la citoyenneté romaine et des terres dans le Nord algérien, facilitant leur sédentarisation progressive.
L'Occupation Romaine et la Forteresse d'El-Goléa
Bou-Saâda a également été occupée par les Romains entre 42 av. J.-C. et le IIIe siècle après J.-C. Des blocs taillés caractéristiques de l’architecture romaine, ainsi que des monnaies antiques (sesterces de Trajan et Sévère Alexandre), attestent cette occupation. La forteresse d’El-Goléa, située à 18 km au nord-ouest sur un éperon rocheux, servait de poste militaire et de prison. Selon Stéphane Gsell, elle offre une vue étendue sur la plaine du Hodna et témoigne de l’importance stratégique de la région pour les Romains. Plusieurs indices archéologiques attestent cette occupation :
- Monnaies romaines découvertes sur le site, notamment un sesterce de Trajan et plusieurs pièces des IIIe-IVe siècles
- Architecture distincte avec des blocs taillés typiques de la construction romaine
- La forteresse d'El-Goléa, située à 18 km au nord-ouest, demeure un témoignage majeur
La Forteresse d'El-Goléa
La Forteresse d’El-Goléa, située à 18 km au nord-ouest de Bou-Saâda sur un éperon rocheux dominant la plaine du Hodna, constitue l’un des vestiges les plus importants de l’occupation romaine dans la région. Sa position stratégique permettait de contrôler les axes de circulation et de surveiller les mouvements des populations locales. Les fouilles ont révélé des blocs taillés typiques de l’architecture romaine, des remparts, des tours de guet et des fondations solides, tandis que la découverte de sesterces datant de Trajan et de Sévère Alexandre confirme une occupation entre le Ier et le IIIe siècle après J.-C. La forteresse servait à la fois de poste militaire, de retranchement stratégique et, selon certaines sources, de prison pour les captifs. Son implantation témoigne de l’ingénierie militaire romaine adaptée aux conditions semi-arides, notamment par des systèmes de drainage et de stockage de l’eau. Aujourd’hui partiellement ruinée, la Forteresse d’El-Goléa reste un symbole du passé antique de Bou-Saâda et illustre comment les Romains ont exploité le relief naturel pour asseoir leur domination sur le Hodna.
La Conquête Musulmane et l'Émergence de Bou-Saâda (VIIe-XIVe siècles)
L'Arrivée des Musulmans en Afrique du Nord
L’arrivée des musulmans en Afrique du Nord, au VIIᵉ siècle, a profondément transformé le paysage politique, culturel et religieux de la région. Les premières expéditions, menées par Oqba Ibn Nafi al-Fihri entre 669 et 680, permirent la fondation de Kairouan, future cité emblématique du Maghreb, et marquèrent le début de la diffusion de l’islam dans le Maghreb central. Bien que la résistance berbère fût vigoureuse, de nombreuses populations urbaines adoptèrent progressivement la nouvelle religion, souvent après des siècles de divisions au sein des communautés chrétiennes locales. Cette conquête a ouvert la voie à l’implantation de dynasties musulmanes et à l’émergence de nouvelles structures urbaines et religieuses, façonnant durablement l’identité culturelle et sociale des régions comme le Hodna, où Bou-Saâda allait progressivement se développer.
L'Arrivée des Béni Hilal et l'Arabisation du Hodna
En 1045, l’arrivée massive des tribus arabes hilaliennes dans le Hodna transforma profondément la région. Envoyés par le califat fatimide en riposte à la rébellion des Zirides, les Béni Hilal, venus de Haute Égypte, imposèrent de nouvelles dynamiques culturelles et sociales. Leur installation entraîna un processus d’arabisation progressive des populations locales, facilitée par des modes de vie similaires entre Berbères et Hilaliens, notamment le nomadisme et le pastoralisme. Cette migration entraîna également une réorganisation des structures tribales et un renforcement des solidarités arabes, contribuant à l’émergence de nouvelles alliances et à la consolidation d’une identité régionale influencée par la culture hilalienne. L’impact de cette présence fut durable, marquant le Hodna et les espaces sahariens d’une empreinte culturelle et linguistique qui perdure encore aujourd’hui.
Impact de la Hilalisation
- Remplacement progressif du nomadisme zénète par une variante arabes
- Fusion des cultures berbères et arabes facilitée par des modes de vie similaires
- Arabisation accélérée de la région, transformant profondément l'identité locale
- Émergence de nouvelles dynamiques tribales fondées sur les solidarités arabes hilaliennes
L'Émergence de Bou-Saâda au XIVe Siècle
L’émergence de Bou-Saâda remonte vraisemblablement au XIVᵉ siècle, selon l’étude historique approfondie de L. Harkat. Cette fondation est intimement liée à la campagne religieuse du Cheikh Saâda, leader spirituel des arabes Dhawawida du Zab, et à l’installation de Sidi Thameur et Sidi Slimane Ben Rabia. Ces derniers fondèrent la cité autour d’une mosquée fortifiée et d’une zaouïa, suggérant un rôle à la fois religieux et militaire pour la propagation du malékisme et la résistance à l’hérésie. L’implantation initiale de Bou-Saâda n’était donc pas un simple exode dû à la famine ou aux conditions climatiques, mais un projet réfléchi combinant vocation spirituelle et structuration territoriale.
La Fondation de Bou-Saâda
D’après la tradition historique et les recoupements archéologiques, Sidi Thameur et Sidi Slimane Ben Rabia jouèrent un rôle central dans l’établissement de Bou-Saâda. Ils construisirent une mosquée défensive, qui symbolisait à la fois la résistance religieuse et la consolidation d’une communauté malékite, et une zaouïa destinée à accueillir les adeptes et à structurer la vie spirituelle de la cité. Cette fondation n’était pas motivée par un simple exode climatique ou économique, mais reflétait un projet religieux et stratégique bien défini.
Sidi Thameur, venant d’un Ksar des Zibans, disposait de ressources importantes — notamment 90 chameaux pour acquérir des terres — ce qui démontre qu’il n’était pas un simple réfugié fuyant la famine, mais un chef tribal et lettré engagé dans la propagation du malékisme. La présence de structures fortifiées dès les premiers temps de la cité témoigne également de la volonté de protection contre d’éventuelles menaces extérieures et d’une implantation durable.
Toponymie et identité de Bou-Saâda
Le nom de Bou-Saâda provient très probablement du Cheikh Saâda, dont la campagne religieuse a marqué la région. La configuration de la ville et certaines maisons du Ksar, conçues pour héberger les adeptes du Cheikh, soutiennent cette hypothèse. Ainsi, le toponyme traduit non seulement un héritage spirituel mais également une implantation humaine structurée autour de valeurs religieuses et communautaires.
Bou-Saâda sous la Régence d'Alger et l'Époque Contemporaine
Marginalité Politique et Autonomie Relative
Pendant la Régence d’Alger (1516-1830), Bou-Saâda et le Hodna méridional occupaient une position périphérique sur le plan politique et stratégique. Contrairement aux régions côtières et aux villes principales qui concentraient l’attention des Beys, ces territoires semi-arides n’attiraient guère l’intérêt des autorités ottomanes. L’essor du commerce maritime méditerranéen avait relégué au second plan les anciennes routes transsahariennes, réduisant ainsi l’importance économique et politique de la région. Malgré cette marginalité, Bou-Saâda bénéficiait d’une autonomie relative : les populations locales conservaient leurs structures tribales et religieuses, percevaient leurs impôts et réglaient certaines affaires internes avec peu d’interférence extérieure. La présence ottomane se limitait à la collecte périodique de la lezma (impôt) et à des interventions ponctuelles en cas de conflits ou de non-respect des obligations fiscales, permettant ainsi à la ville et à ses habitants de maintenir une certaine indépendance dans l’organisation sociale et économique.
L'Arrivée des Colonnes Françaises (1843-1845)
Entre 1843 et 1845, Bou-Saâda et ses environs furent le théâtre des premières incursions militaires françaises dans le Hodna méridional. Ces opérations visaient principalement la poursuite de l’Émir Abdelkader et de ses lieutenants, alors engagés dans la résistance contre l’occupation coloniale. Les colonnes françaises traversaient régulièrement la région, notamment pour contrôler les tribus locales et affirmer la présence militaire en territoire semi-aride, encore marginalisé par la régence d’Alger. Ces passages marquèrent le début d’une influence française directe sur Bou-Saâda, annonçant progressivement l’établissement d’un contrôle permanent et la construction ultérieure de forts militaires destinés à surveiller et pacifier la population locale. L’arrivée de ces troupes constituait également un signal clair de la volonté de la France d’imposer son autorité dans les Hauts-Plateaux et de préparer la conquête complète du territoire algérien.
L'Occupation Française et la Rébellion de 1849
Contexte : L'Insurrection des Zaâtchas
En 1849, la région du Hodna méridional et plus particulièrement le sud de Bou-Saâda fut secouée par l’insurrection des Zaâtchas, dirigée par le Cheikh Bouziane, présenté comme un digne héritier des Zianides. Cette révolte s’inscrivait dans un contexte de forte résistance populaire face à l’occupation française et aux ambitions d’établir des postes militaires dans les villes et les villages sahariens. La mobilisation des populations locales, motivée par la défense de leurs territoires et la préservation de leurs traditions, permit d’organiser des forces armées capables de s’opposer aux colonnes françaises. L’insurrection des Zaâtchas illustre ainsi la persistance de réseaux tribaux et religieux qui cherchaient à contrecarrer l’avancée coloniale et à maintenir l’autonomie relative des communautés locales dans une période de transition politique et militaire majeure.
Événements de Novembre 1849
Le mois de novembre 1849 fut marqué par des affrontements sanglants autour de Bou-Saâda. Le 14 novembre, les insurgés, mobilisés par l’insurrection des Zaâtchas, affrontèrent les forces françaises dans plusieurs secteurs clés, notamment à la mosquée du quartier Mouamine et sur la montagne Kerdada. La tradition orale locale rapporte que le colonel Daumas, afin de décourager la rébellion, offrit une récompense macabre : cent sous et un chameau pour chaque tête d’insurgé présentée, marquant profondément la mémoire collective bou-saâdie. Ces combats témoignent de la résistance acharnée des populations locales face à l’occupation et de la brutalité des opérations militaires françaises, qui laissèrent des traces durables sur la société et l’urbanisme de la ville.
Le Fort Cavaignac : Symbole de la Domination Coloniale
Contexte de Construction et Stratégie Militaire
Le Fort Cavaignac, également connu sous les noms de Bordj Essâa ou برج الساعة (Bordj de l'Horloge), fut construit entre 1848 et 1852 sous la supervision du capitaine-ingénieur français Faidherbe. Cette fortification répondait à plusieurs objectifs stratégiques essentiels : asseoir la domination française après la rébellion de 1849, contrôler la résistance populaire persistante dans la région, surveiller la médina pour prévenir de futures insurrections et protéger les garnisons ainsi que l’équipement militaire contre d’éventuelles attaques.
Architecture et Disposition
Le fort se distingue par une architecture militaire défensive sophistiquée. Il est composé de quatre blocs rectangulaires disposés autour d’une cour centrale, dotés d’un puits et d’un réservoir d’eau pour garantir un approvisionnement autonome. Des tunnels reliaient le fort aux anciennes murailles de la médina, tandis que sa position surélevée lui permettait de dominer l’ancienne médina et la vallée environnante, offrant ainsi un contrôle stratégique complet de la ville.
Fonctions Multiples : Caserne, École et Hôpital
Au-delà de son rôle militaire, le Fort Cavaignac remplissait plusieurs fonctions essentielles. Il servait de caserne pour les troupes régulières et d’école militaire pour la formation des soldats. En 1876, les autorités coloniales y établirent une clinique médicale militaire, qui fut ultérieurement transformée en hôpital civil portant le nom du Docteur Étienne Sergent (1878-1948). Ce chercheur français en microbiologie, collaborant avec son frère Édmond, participa au développement de l’Institut Pasteur en Algérie et, en 1932, élabora un sérum anti-venin de scorpion qui sauva de nombreuses vies en Afrique du Nord.
Présence Américaine (1942-1943)
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Bou-Saâda accueillit, à partir de fin 1942, les premiers soldats américains cantonnés dans la garnison du Fort Cavaignac. Ces troupes renforcèrent les défenses locales et introduisirent du matériel lourd, dont le bulldozer, surnommé familièrement « l’américain », marquant une étape supplémentaire dans l’histoire militaire et stratégique du fort.
Le Patrimoine Architectural et Culturel de Bou-Saâda
La Médina : Cœur Historique et Urbain
La médina de Bou-Saâda constitue le cœur historique et urbain de la ville, représentant un modèle remarquable d’urbanisme traditionnel adapté aux conditions climatiques semi-arides du Haut Plateau. Son organisation spatiale et architecturale témoigne d’une adaptation millénaire aux contraintes environnementales et aux modes de vie locaux, tout en reflétant la richesse culturelle des populations qui s’y sont succédé.
Organisation Spatiale Traditionnelle
L’urbanisme de la médina repose sur plusieurs principes ingénieux. Cette structuration complexe traduit une parfaite connaissance du climat, de la topographie et des besoins sociaux, combinant fonctionnalité et esthétique.
- Ruelles étroites et sinueuses : Ces passages créent un microclimat naturel, offrant ombre et fraîcheur pendant les fortes chaleurs estivales, tout en préservant l’intimité des habitants
- Circulation piétonne privilégiée : La configuration de la médina favorise le déplacement à pied, renforçant les interactions sociales et la vie communautaire
- Impasses stratégiquement disposées : Les impasses permettent de contrôler l’accès aux différentes sections, offrant des refuges sûrs en cas de conflit et un sentiment de sécurité pour les résidents
- Ventilation naturelle : Les maisons et ruelles sont conçues pour exploiter les vents locaux, favorisant une ventilation naturelle qui réduit la chaleur intérieure et améliore le confort thermique
Le Moulin Ferrero : Héritage Industriel et Architectural
Le Moulin Ferrero constitue l’un des monuments emblématiques de Bou-Saâda, témoignant de l’introduction de technologies modernes dans un environnement traditionnel. Érigé durant la période coloniale française, ce moulin a servi à la production de farine et à la transformation des céréales locales, jouant un rôle central dans l’économie urbaine et rurale de la région.
Le Musée Étienne Dinet
Conclusion : Bou-Saâda, Pont Entre Passé et Présent
Bou-Saâda incarne une riche continuité historique s'étendant de la préhistoire à nos jours. De ses premières populations épipaléolithiques aux empires romains, des dynasties musulmanes à la domination coloniale française, puis à l'indépendance algérienne, cette oasis historique a traversé les vicissitudes du temps, transformant chaque influence en éléments de son identité unique.
Son architecture traditionnelle reste un témoignage vivant d'une adaptation séculaire au climat semi-aride. Ses monuments—du Fort Cavaignac au Moulin Ferrero, en passant par la médina ancestrale et le musée Étienne Dinet—racontent les chapitres de son histoire complexe.
Aujourd'hui, Bou-Saâda se réinvente en tant que destination touristique culturelle, offrant aux visiteurs une immersion authentique dans les modes de vie sahel-saharien et une compréhension profonde des héritages matériels et immatériels qui font son charme intemporel.
Chronologie Historique de Bou-Saâda (1814 – 2016)
1814. Les gens de Bou-Saâda, soutenus par les Ouled Madthy et les Ouled Sidi Brahim, se rebellent contre le bey Djalal de Médéa et menacent d'envahir sa province.
1837 / 1838. En hiver, Bou-Saâda se rallie au cheikh Ahmed Al-Mokrany.
1838. Rattachement de Bou-Saâda à la province de Constantine gouvernée par Ahmed Bey.
1843. En octobre, première incursion des troupes françaises à Bou-Saâda par le général Silléguë.
1847. L’Émir Mostefa, frère de l’Émir Abdelkader, arrive près d’Eddis à la tête d’un détachement.
1848. Bou-Saâda est rattachée à la province du Titteri.
1849. — Une nouvelle décision rattache Bou-saâda à la province de Sétif.
— Le 10 juin, un détachement militaire français, sous les ordres du capitaine Ladmiraült, se rend à Aïn Oghrab, puis à Aïn El-Melah ; cette troupe était, à Aïn Rich, en expédition contre les Ouled Feradj.
— Le 12 juin, les Matarîh (une tribu des Ouled Feradj) livrent bataille contre une troupe française conduite par le capitaine Gaboriau. Ce dernier est tué dans les combats, à quelques kilomètres de Bou-saâda.
— D’Août à Octobre, le cheikh Mohammed ibn Chabira exhorte les tribus de Bou-saâda au djihad contre les troupes d’occupation ; il est en contact avec le cheikh Ahmed Bouziane, leader des Zaâtcha, dans les Zibans.
— Le 27 Octobre, les Ouled Ameer livrent bataille contre une troupe française dirigée par le capitaine Beauprêtre. Ce dernier et sa troupe, secoués vivement dans la confrontation, s’en tirent à bon compte, eux qui étaient en route pour mater les Zaâtcha et leur chef Ahmed Bouziane.
— Le 2 Novembre, arrivée sur les lieux d’un détachement de 150 soldats, dont le commandement est assuré par le colonel Canrobert et le sous-lieutenant Lapeyre. Faisant face à une résistance farouche des combattants de Mohammed ibn Chabira, Canrobert demande des soldats en renfort, qui lui seront envoyés d’El-bordj, de Sétif et de Sour-al-ghozlan.
8–14 novembre 1849. Résistance aarmée de la ville dirigée par Mohammed ibn Chabira et Sidi Atiya contre l’envahisseur français. La cité tombe quand même, après une lutte héroïque face aux troupes françaises conduites par le colonel De Barral, le capitaine Théodore Pein et le sous-lieutenant Lapeyre. La résistance se poursuivra encore jusqu’en Janvier 1850, la supériorité militaire des Français se faisant prévaloir.
1850. — En Janvier, Mohammed ibn Chabira s’expatrie en Tunisie, avec des membres de sa famille et des compagnons.
— Le 18 du même mois, Bou-Saâda est érigée en cercle militaire, sur décision du ministre français de la guerre. Cette décision sera entérinée le 14 Février, date à laquelle le capitaine Pein sera désigné à la tête du cercle. Un bureau arabe, dirigé par un officier français, y est aussi installé.
1851. Achèvement du fort Cavaignac.
1853. Inauguration d'un hôpital militaire dans l’enceinte du fort.
À l’indépendance du pays, tout l’édifice sera converti en hôpital civil pour la population, puis en locaux de la police judiciaire, dès les débuts de la période d’instabilité sécuritaire des années 1990.
1855–1856. Ouverture de la première école des garçons, sise à l'actuelle Place des martyrs ; elle est appelée "Lucien Chalon" (Sidi Thameur actuellement). Suit en 1856 l’ouverture de la première école des filles, sise à l’Avenue de l'ALN, aujourd’hui.
1864. — Le 8 Septembre, quelques fractions des Ouled Madhi s’insurgent contre l’occupation française.
— Foudil ibn Ali, originaire d'Eddis, appelle les Ouled Sidi Brahim au djihad, pour soutenir l'insurrection des Ouled Sidi Cheikh.
— Bou-Saâda est rattachée à la province de Constantine, au gré d’une autre décision.
1868. Bou-Saâda devient une commune mixte rattachée aux territoires militaires, puis à ceux de Médéa.
1871. Révolte des Ouled Sidi Brahim.
1874. Bou-Saâda est rattachée à la province d’Alger, toujours au gré des décisions.
La même année, elle devient le siège des deux communes mixtes de Bou-Saâda et de Ben-S'rour.
1883. Le peintre français Étienne Dinet y effectue sa première visite. Il reviendra cinq ans plus tard, pour une autre visite, qui sera suivie cette fois-ci d’un séjour.
1890. Séisme à Bou-Saâda.
1894. L'Émir El-Hachimy, fils de l'Émir Abdelkader, est en résidence surveillée à Bou-Saâda ; il est accompagné de sa famille, dont l’Émir Khaled, âgé alors de 19 ans (plus tard, il sera le fondateur du nationalisme algérien).
Les gens de la cité accueillent chaleureusement cette famille. Aïcha bint El-Morsy Bencheikh me dira un jour, dans son témoignage de vieille grand-mère : "On nous a fait sortir à Harat Chorfa, et les petites filles lançaient des youyous, en signe de bienvenue".
1897. La place principale reçoit le nom du capitaine Théodore Pein.
1900. Décès de l'Émir El-Hachimy, le 14 Avril (le 15 Dhu-l-Hijja 1317). Sa dépouille est enterrée au cimetière de Sidi M'hammed ibn Brahim, sis au quartier Chorfa.
1905. Installation définitive d’Étienne Dinet dans l’oasis.
1912. Bou-Saâda change de statut, sur intervention du peintre auprès du gouverneur général de l’Algérie ; elle est désormais une commune mixte rattachée aux territoires civils du département d'Alger.
1913. — Alphonse Étienne Dinet se convertit à l'Islam et adopte le nom de "Naçir Addine".
— Inauguration de l’hôtel Transatlantique, antérieurement "Le Petit Sahara".
Des dizaines d’années après l’indépendance, cet hôtel sera débaptisé et recevra le nom de Kerdada, mont éponyme de la ville.
1923. Mise en place de l’état civil dans les administrations.
1929. Naçir Addine Dinet et son fidèle compagnon Silman ibn Brahim Ba Amer partent à La Mecque pour le pèlerinage.
La même année, il meurt à Paris ; il sera enterré à Bou-Saâda, conformément à son testament.
1931–1932. Conférences du cheikh Moubarak El-Mily.
1937. L’imam Abdelhamid ibn Badis est en visite à Bou-Saâda, sur invitation du poète réformiste Mohammed Bisker.
1938. Électrification de Bou-Saâda.
1940. La cellule El-Fadhila, première section des Scouts Musulmans Algériens, voit le jour ; elle est formée par de jeunes militants, dont à leur tête Abdelkader Hamida, dit Abdelkader ben Hmayda.
En 1946, celui-ci sera emprisonné avec deux autres scouts (Tayar Zayan et Boughlam Ali), à la suite des événements sanglants du 8 Mai 45. Ils seront relâchés plus tard. Abdelkader ben Hmayda participera à la guerre de libération mais il sera exécuté par un officier français, en 1959.
1942. Le cheikh Naim Nuâymy, membre de l’Association des Ulama musulmans, donne des causeries dans les mosquées de la cité.
1944. Construction du minaret de la mosquée d’Ouled Hamida, par Louglaïti Messaoud ibn Zayan. C’est le premier minaret de la ville, d’où l’appel à la prière portera désormais plus loin que par le passé.
1945. Année de la famine ; elle est appelée ainsi parce que la faim et le typhus ont causé des ravages au sein de la population.
1948. Tournage des scènes extérieures du film américain "Samson et Dalila", à Bou-Saâda.
1953. Mort de Sliman ibn Brahim Ba Amer, compagnon du peintre Naçir Addine Dinet.
1956. Bou-Saâda change de statut ; elle devient le chef-lieu d’un arrondissement, dans le département de Médéa. En outre, une SAS (Section Administrative Spécialisée) est installée dans le secteur de Bou-Saâda.
1958. Rattachement de Bou-Saâda au nouvel arrondissement d'Aumale.
— Bou-Saâda devient une sous-préfecture du département de Médéa (ex-Titteri).
— Le 14 Juillet, Mohammed Bellounis est éliminé, dans les monts de Zemra (commune de Sidi Ameur, ex-Ras Debaâ), à une trentaine de kilomètres de Bou-Saâda.
1959. Encore un autre rattachement de Bou-Saâda, cette fois au département du Titteri..
1963. — Arrivée du colonel Mohammed Boukharrouba (Houari Boumediène) à Bou-Saâda, où il rencontre le colonel Mohammed Chaâbani, au "Transat" (Hôtel Transatlantique), en présence de quelques militants bou-saâdiens. Il reviendra quelques années plus tard, en tant que chef de l’État.
— Djebel M’saâd est le théâtre d’un conflit sanglant entre les anciens frères d’armes, à la suite des dissensions entre l'État-major et le colonel Chaâbani.
1964. Décès, le 5 ou 6 Mars, en France, d’un membre de la première heure de l’Étoile Nord-africaine, en l’occurrence Çalih Chouikh, dit Çalih Gandhi ; sa dépouille est rapatriée et déposée d’abord à Arrahba des Ouled H’mayda, puis enterrée au cimetière du même nom, à Dachra-l-guebliya.
1973. Inauguration de l’Institut des Techniques Hôtelières (ITH).
1974. — Bou-Saâda fait désormais partie de la Wilaya de M’sila, conformément au découpage administratif du territoire national, et ce pour longtemps, malgré le mécontentement de la population.
— Quelques scènes du film "Chroniques des années de braise", de Mohammed Lakhdar Hamina, sont tournées dans les environs de Bou-Saâda. Cette œuvre cinématographique ne sera pas l’unique film postindépendance ayant des scènes tournées dans la région.
— Ouverture du premier lycée, portant le nom "Ziry ibn Mamad".
1976. — Lancement des travaux pour la construction d’une grande mosquée, un projet gigantesque par rapport aux ressources financières des citoyens. Ce sera un défi fantastique autant qu’un rêve pour Loughaiti Messaoud. La ville gardera à jamais en mémoire le nom de ce maître d’œuvre, ainsi que le nom de chacun des généreux donateurs et des membres du comité de la mosquée. Avec ses deux imposants minarets, cette mosquée qui portera le nom de "Bachir Al-Ibrahimy", restera pour longtemps la plus grande mosquée de la région.
— Le lycée Abou Mezrag ouvre ses portes, à la place de l’Institut Islamique (un établissement non-gouvernemental), dont l’arrêt des activités a été décrété par les autorités politiques. D’autres lycées ainsi que des CEM (Collèges d'Enseignement Moyen) et des écoles primaires ouvriront leurs portes pour répondre à la scolarisation des enfants, dont le nombre est en progression constante.
1983. Installation à Bou-Saâda du siège régional de l’EBR (Entreprise du Bâtiment Rural) pour tout le Sud du pays. Les ambitions sont grandes. Malheureusement, l’entreprise ne survivra pas longtemps.
1984. La libéralisation des "domaines agricoles socialistes" au niveau national ouvre la voie à un nouveau statut de la propriété, qui déclenchera la ruée sur El-Maâdhar de Bou-Saâda. El-Maâdhar, terre désertique depuis des temps immémoriaux, sera désormais la terre promise pour de nombreux natifs de la ville, ainsi que le pourvoyeur des villes du nord en produits agricoles.
1988. — Les actions héroïques de la première intifada en Palestine occupée parvenant à Bou-Saâda dès leur début en Décembre 1987, des jeunes de la région manifestent leur adhésion totale à cette nouvelle lutte du peuple palestinien. Ainsi sont organisées à la salle Cheikh Nuâymy (Bou-Saâda) et à Aîn-el-Melh des expositions pour la cause palestinienne. Des chansons engagées y sont aussi déclamées par le "Duo du Travail".
— Les événements du 5 Octobre éclatant à Alger, beaucoup de jeunes manifestent leur mécontentement dans les rues, à l’instar de leurs pairs des autres villes. Hélas ! Cette manifestation dégénère en pillage des "Galeries algériennes" et du "Souk al-fellah".
1989. L’adoption de la nouvelle constitution, en Février, et l’instauration du multipartisme favorisent la formation de sections affiliées aux partis nouvellement constitués, entre autres le FIS (Front Islamique du Salut), le HAMAS (Mouvement de la Société Islamique), le PRA (Parti du Renouveau Algérien), le PAGS (Parti de l’Avant-Garde Socialiste).
1990. — En Juin, comme toutes les communes du pays, Bou-Saâda organise ses élections multipartites locales, les premières depuis l’indépendance.
— En Décembre, à l’initiative d’une association locale, une marche populaire revendique le statut de wilaya pour Bou-Saâda et sa région.
1993. Inauguration du musée national "Naçir Addine Dinet" dans le quartier "Mouamine", où le peintre a vécu un quart de siècle.
1994. — Le 10 Juillet, Legoui Mohammed Lamine, enfant de la ville et correspondant de l’agence APS, est assassiné tout près de chez lui, par un groupe islamiste armé. On l’a fait sortir de nuit, sous un quelconque prétexte, laissant en grand désarroi sa femme et ses enfants. Sa mort violente restera un deuil douloureux pour sa famille et de nombreux Bou-Saâdiens.
— Le 1er Novembre, Mazary El-Hadj, directeur du lycée Abou Mezrag et ancien professeur d’histoire, est assassiné dans les mêmes conditions, par un groupe islamiste armé ; un jour auparavant, il a présidé dans son lycée la commémoration du déclenchement de la Guerre de Libération. Sa mort violente restera un deuil cruel, pour sa famille et de nombreux Bou-Saâdiens.
2000. Le 5 Juillet, journée de l’indépendance, la place "Émir Abdelkader" est débaptisée et reprend son ancien nom "Erramlaya".
2003. Visite du président-candidat Bouteflika à Bou-Saâda, dans le cadre de la campagne électorale ; il promet à la population la promotion en wilaya de la ville et sa région.
2005. Pluies torrentielles causant d’énormes dégâts dans toute la région ; les derniers vestiges du Moulin Ferrero sont emportés par les crues de l’oued.
2009. C’est l’Année de la truffe, grâce exceptionnellement à des pluies bénéfiques. Le prix de la truffe au kilo baisse alors jusqu’à 200 dinars ; c’est une aubaine pour les ménages !
2010. Réhabilitation des murs bordant l’oued "Bou-Saâda", par une société chinoise. Hélas ! Ce n’est là qu’une mince partie d’un projet global, dont la prétention affichée initialement par les autorités était la préservation du milieu naturel de l’oued.
2011. Construction d'une grande prison sur "la route d'Alger".
2014. Le gouvernement annonce la création de nouvelles wilayas dans le Grand Sud ; la promesse de Bouteflika est vivace dans les esprits de beaucoup de gens.
2015. — Le gouvernement s’engage à créer en 2016 de nouvelles wilayas dans les Hauts-Plateaux. La cité est dans l’expectative.
— Le "Cirque Ammar" vient à Bou-Saâda, pour une quinzaine de jours. Il installe son chapiteau à la Nouvelle ville, où ses gens du voyage se produisent, au grand bonheur des familles.
— De très nombreux manifestants revendiquent la promotion de Bou-Saâda et de sa région en wilaya, en diversifiant les moyens d’expression.
— Bou-Saâda devient, pour la première fois, un centre de correction du baccalauréat, au lycée "Mohammed ibn Abderrahman Dissy".
— Ouverture de l'École nationale supérieure (E.N.S.) dans la Nouvelle ville, sur l'axe routier Bou-Saâda-Alger, pour la formation des professeurs d’enseignement secondaire (P.E.S).
2016. Retour timide de la manifestation appelée "Fête du burnous"; en effet, des activités modestes se réalisent, pour la circonstance, à la Maison de jeunes "Moufdi Zakaria".
Baiod Ahmad, Harkat Abdo (2017)
📌 Points Clés à Retenir
- Origine préhistorique : Présence humaine continue depuis plus de 20 000 ans
- Importance gétule : Domination nomade durant l'Antiquité
- Époque musulmane : Fondation probable au XIVe siècle
- Colonisation française : Occupation à partir de 1849
- Fort Cavaignac : Construction (1848-1852)
- Patrimoine actuel : Médina historique, musées et monuments